"Nul ne sera tenu en esclavage ou en servitude"
C'est en ce moment la saison des journées mondiales : aujourd'hui, celle de la lutte contre le SIDA, et demain, c'est la Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage.
A cette occasion, il n'est pas inutile, et c'est très exactement le thème, cette année, de redonner un sens à la Déclaration universelle des droits de l'homme, en nous élevant contre des crimes, toujours d'actualité qui auraient dus, selon la présentation qui en a été faite pas Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU, être relégués "aux oubliettes de l'histoire".
Et Ban Ki-moon a tapé là où ça fait mal, a signifié les raisons de l'impuissance de l'ONU, aussi, en creux : "Le fait que ces atrocités puissent se produire à notre époque devrait nous emplir tous de honte. Le fait qu'elles soient très souvent avalisées, soutenues ou ignorées par ceux qui ont le pouvoir et le devoir d'y mettre un terme devrait susciter en nous une profonde indignation". C'est explicite, très explicite...
Et ceux qui font, comme Nicolas Sarkozy, commerce avec la Chine, par exemple, en mettant de côté les droits de l'homme devraient se sentir visés, comme ceux qui, comme Bernard Kouchner, pour 25.000 $ TTC, sont capables de faire passer la junte birmane pour un régime démocratique en validant, au passage, l'esclavage comme une "tradition" devraient avoir un peu honte quand même...
Et ces crimes, qui appartiennent aux "plus graves commis par l'humanité", sont loin d'être du passé. Tous les jours, "des millions d'êtres humains continuent de vivre en esclaves, victimes de pratiques abominables comme la traite des êtres humains, le travail forcé et l'exploitation sexuelle", a dénoncé Ban Ki-moon.
Tous les jours, "des enfants sont enrôlés de force dans les armées, contraints de travailler dans des ateliers-bagnes ou vendus par des familles désespérées. Des femmes sont brutalisées et échangées comme des marchandises". Ou enlevés par des pseudos associations humanitaires, utilisant des moyens de l'armée française ?
Cette journée, implore (il n'y a pas d'autre mot) l'ONU, c'est le signe qu'il faut agir, au plan mondial, parce que "l'esclavage est un problème pour toutes les régions et pour tous les gouvernements"
Nous sommes en 2007. Il est peut être temps de rendre effectifs, enfin les droits égaux pour tous que promet la Charte des Nations Unies et donner un sens aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme qui stipulent que "nul ne sera tenu en esclavage, ni en servitude".
Le crime d'esclavage se nourrit de la pauvreté endémique, de l'exclusion sociale et de la discrimination rampante, les esclavagistes trouvent leurs victimes chez les plus faibles et les plus démunis. Une vérité universelle. Dans nos sociétés dirigées par l'argent, dans nos sociétés de castes, les pauvres, les faibles, sont toujours en première ligne.