L'urgence d'un moratoire sur les loyers
La proposition d'instituer un moratoire sur les loyers n'est pas nouvelle. Elle n'a rien non plus de révolutionnaire.
En 2001, les français consacraient en moyenne 19% de leurs revenus pour se loger alors qu'après une hausse de 3,23% en 2006, ce taux s'établissait entre 24% et 25% ! Lorsque l'on ajoute que les professionnels prévoient une hausse au moins égale à 3% en 2007, l'on comprend rapidement l'urgence de la situation, à l'heure où le Premier ministre lui-même reconnaissait "il y a un problème de pouvoir d’achat en France".
Mais Comment soutenir le pouvoir d'achat des Français, quand une part conséquente des revenus est engloutie par la hausse des loyers ?
Marie-Noëlle Lienemann l'affirme d'ailleurs dans un communiqué publié hier "Voilà plus de 2 ans que je demande un gel des hausses de loyers car la part des dépenses de logement explosent dans le budget des français et cela plombe le pouvoir d’achat. Je l’avais demandé lors de la campagne présidentielle, n’obtenant pas l’adhésion de la candidate".
Bertrand Delanoë et le Conseil de Paris ont formulé une demande de gel de la hausse des loyers dans la capitale, tandis que François Hollande, au nom du Parti Socialiste a réitéré la demande tendant à l’encadrement des loyers en 2008 au moins au niveau du coût de la vie. Ce n'est pas suffisant rappelle Marie-Noëlle Lienemann, qui rappelle que les salaires ne suivent pas toujours, loin s'en faut, la hausse de l'inflation constatée par l'INSEE (qui minore, d'ailleurs, la part des loyers dans son indice).
Oui il y a une dégradation inquiétante et qui continue du pouvoir d'achat des ménages depuis plus de cinq années aujourd'hui. Oui, il y a urgence.
François Chérèque , grand ami de Messieurs Fillon et Sarkozy, par ailleurs secrétaire général de la CFDT, et peu connu pour ses positions gauchistes, demande lui aussi un moratoire de 6 mois : "on stoppe énergiquement l'augmentation des loyers et on débat avec les propriétaires, les bailleurs, avec l'Etat, avec les offices HLM".
Et à ceux qui veulent "faire confiance au marché", rappelons quand même que Dominique de Villepin, et le Président de l'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière) avaient signé, il y a un an, un accord de modération des loyers afin que l'augmentation des loyers ne dépasse pas l'inflation en 2007. Cet accord n'a jamais été respecté par les propriétaires.
Faisons notre cette conclusion de Marie-Noëlle Lienemann :
"La bataille du pouvoir d’achat passe par une revalorisation des salaires et une restauration d’un coût raisonnable du logement.
A un moment où la gauche a bien du mal à s’unir dans l’action et autour de mots d’ordre unitaires, voilà un sujet fondamental pour tous et urgent : moratoire sur les loyers, encadrement des prix de l’immobilier."
Face aux gesticulations médiatiques de Christine Boutin et Fadela Amara, qui plutôt que de passer aux actes se cantonnent à des apparitions médiatiques et à un discours au registre compassionnel pour l'une et agressif pour l'autre, montrons que la gauche est proche des aspirations des françaises et des français, soutenons l'idée d'un gel de l'indice des loyers pour 2008 et la prise de mesures urgentes pour restaurer le pouvoir d'achat.