L'escroquerie sociale...

Publié le par Ensemble à Gauche








Le Sénat achève, cette semaine, l'examen en première lecture de la loi de financement social. Et s'apprête à examiner la loi de finances. Malgré les nombreuses mises en garde, malgré la protestation de sénateurs du groupe UMP, le gouvernement fera passer son budget, sans modification majeure.

"Vous avez inventé la loi de finances à durée limitée. Votre goût général pour la précarité doit déteindre sur le budget… Car dans trois mois, nous savons tous que le gouvernement sera confronté à une crise financière sans précédent, sans compter, peut-être pour la première fois, une crise sanitaire" déclarait Jean-Marie Le Guen, vice-Président de l'Assemblée nationale.

Rappelons que le gouvernement n'a jamais répondu aux 'interrogations, pourtant simples, et précises, de Laurent Fabius :

- Concernant la gestion de la vieillesse et des maisons de retraite : si l'on exige des salariés de travailler toujours plus longtemps pour toucher ensuite des retraites insuffisantes, quel recours y aura-t-il, sinon les assurances privées ? Faut-il s’attendre à un mouvement de privatisations de grande ampleur ?

- Aux amputations et aux privatisations s’ajouteront des super-taxations. Inutile de revenir sur la « TVA sociale », tellement appréciée de ceux qui auraient bien souhaité siéger sur ces bancs et qui ont été battus pour cette raison... : le gouvernement, qui a reconnu qu'il modiefierait son budget, dès le mois de mars, une hausse de la TVA après les élections ? Ou alors une hausse de la CSG ? Ou de la CRDS ?

Les gens s’aperçoivent, expliquait Laurent Fabius le 17 octobre dernier, "que la formule de Nicolas Sarkozy, « travaillez plus pour gagner plus », qui n’a pas été pour peu dans son succès électoral, devient : travailler plus pour gagner moins, notamment du fait des amputations" évoquées.

Pourquoi une si grande timidité de la majorité, elle qui n'est pourtant pas avare d'annonces péremptoires ? Tout simplement parce que chacun sait que c'est par la hausse, très importante, des cotisations sociales, la multiplication des franchises, le bradage du patrimoine de l'Etat (comme avec Areva) que le gouvernement veut financer les déficits par lui créés.

La "rupture", en effet, est flagrante, lorsque l'on sait que durant la période 1997-2002, les comptes de la sécurité sociale étaient en équilibre. La gauche plurielle a laissé derrière elle un système de santé stable et pérenne, et ce sans augmenter les cotisations à la charge des assurés ou créer de nouvelles taxes (le transfert d’une partie des cotisations maladies sur la CSG en 1998 a même diminué la charge des contribuables).

Aujourd'hui, que peut-on constater ? Non content de faire travailler encore plus les salariés, on exonère, toujours plus les entreprises de cotisations sociales (baptisées "charges", par la droite et le MEDEF). Au détriment des budgets des institutions sociales. Décidément, tout est bon pour pressurer les salariés en utilisant, au passage l'aspiration des travailleurs, réelle, à une rémunération accrue. Le pire, c'est que l'on fait fi, totalement, de l'avis de la Cour des comptes, qui dénonce "un dispositif incontrôlé", au "coût très élevé" et à "l'efficacité quantitative incertaine voire nulle".

On instrumentalise encore et toujours le trou de sécurité sociale pour faire payer toujours plus les assurés sociaux et les hôpitaux, et taxer plus encore la consommation et les revenus du travail. Mais, en même temps, on multiplie les exonérations de cotisations patronales, et on se refuse à contraindre les médecins libéraux à plus de modération. Sans parler du scandale du prix des médicaments par des laboratoires pharmaceutiques qui ne sont jamais, au grand jamais, concernés par quelque sanction que ce soit.

On préfère montrer du doigt des boucs-émissaires qui ne sont pas responsables : les régimes spéciaux et leurs ayant-droits, par exemple. Les 35 heures, bien entendu...

Il faut toujours "travailler plus", d'ailleurs : en octobre, une étude consacrée aux conditions de travail dans les entreprises a montré qu'elles influençaient la santé d'un tiers des Français, dont 20 % évoquent la fatigue, 22 % les troubles musculo-squelettiques, 53 % les positions douloureuses, 61 % des mouvements répétitifs et 18 % le stress. Tous ces risques professionnels coûtent cher à la sécurité sociale et démontrent tout simplement qu'à force de "travailler plus", on risque "la rupture"...

L'escroquerie sociale, c'est le fait de faire payer des franchises aux malades, ce qui revient à leur faire payer, à eux-même, leurs propres soins ! Avec, toujours, en toile de fond, la stigmatisation des régimes spéciaux de retraite, des réductions, aussi massives qu'aveugles, d'effectifs dans la fonction publique, les reculs du pouvoir d'achat, et des services publics.

Il est donc clair que gouvernement inscrit clairement son action dans le cadre d'une politique antisociale en réussissant la prouesse d'augmenter la 'dette sociale', tout en faisant peser celle-ci sur les malades, les salariés et leurs familles qui vont débourser encore plus, alors même que les allégements des charges des entreprises se poursuivent.

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B
Je vais passer te faire un petit coucou, chère Céleste !<br /> <br /> Puisqu'il va nous falloir combattre, alors retroussons-nous tous les manches et allons-y ! Et c'est mieux ensemble...
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C
de retour et en pleine forme, vas-y Bruno!<br /> <br /> il faut attaquer sur tous les fronts, on a le choix, malheureusement
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K
Très instructif et excellent.Merci.
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